Ces dernières années nous ont donné un aperçu de l'avenir du travail et, en tant que dirigeants, il nous incombe de faire ce que je nomme le "Turn and Pull" - se retourner et regarder derrière nous et nous assurer que nous créons un environnement dans lequel la prochaine génération de femmes dirigeantes pourra prendre la place de celles d'entre nous qui ont la chance d'être actuellement à la tête des entreprises. J'ai partagé certaines de ces réflexions lors de notre conférence " Women in the Post-Pandemic World of Work " (Les femmes dans le monde du travail après la pandémie) à l'occasion de la réunion annuelle 2023 du Forum économique mondial à Davos, en Suisse, avec Francine Katsoudas, vice-présidente exécutive et Chief People, Policy & Purpose Officer de Cisco, et Silvana Koch-Mehrin, fondatrice et présidente de Women Political Leaders (WPL) - et j'ai le plaisir de partager avec vous quelques-unes de leurs idées...
- L'autonomie mène très loin. Qu'il s'agisse de choisir d'aller chercher les enfants à l'école ou de trouver le temps de faire de l'exercice pendant la journée (ou les deux), les femmes disent : "Nous voulons des valeurs communes, un développement des compétences et un véritable équilibre entre vie professionnelle et vie privée" et, en échange, elles offriront leurs compétences, leur temps, leur engagement et leur confiance à leur employeur.
- La vie est ainsi faite. La pandémie a rappelé aux gens que la famille, la santé et le bien-être passent avant tout (pour les femmes comme pour les hommes, d'ailleurs). Chacun apprécie d'être présent auprès de sa famille et se préoccupe de sa santé. Alors que la pénurie mondiale de talents continue d'établir de nouveaux records, 77 % des employeurs déclarant avoir des difficultés à recruter les personnes qualifiées dont ils ont besoin, permettre aux gens de vivre une seule vie en conciliant travail et vie privée n'est pas seulement la bonne chose à faire, c'est essentiel pour combler le manque de compétences.
- Donner la priorité au manager. Des politiques telles que la semaine de quatre jours font les gros titres, mais un manager compréhensif et empathique arrive en tête de liste lorsque nous demandons aux femmes ce qui contribue le plus à leur bien-être au travail. Un vendredi de congé ne fera pas bouger les choses si le reste de la semaine est passé avec une équipe qui ne les soutient pas. Selon les données publiées dans le New Human Age, une femme sur trois souhaiterait que son supérieur comprenne mieux l'impact de sa charge de travail sur sa santé mentale (contre 25 % des hommes). Et elles sont prêtes à quitter leur emploi si leur employeur ne répond pas à leurs besoins.
- Faire du bureau un centre d'attraction et non une obligation. J'ai adoré ce point de vue de Fran, membre de notre panel : "Nous y parvenons en nous concentrant sur le travail. Nous disons clairement que pour ce type de travail particulier, nous sommes plus performants lorsque nous sommes ensemble. Lorsque nous disons cela à nos collaborateurs, ils arrivent. Ils veulent sentir que la culture fonctionne pour eux. Si nous leur demandons de venir, de s'asseoir devant leur ordinateur et de faire du courrier électronique, les femmes comme les hommes diront qu'ils peuvent le faire de chez eux. Et nous sommes tous bien placés pour le savoir aujourd'hui".
- La confiance avant tout. Que la nouvelle génération de femmes dirigeantes travaille à domicile ou au bureau, une grande partie de la stratégie "Turn and Pull" consiste à offrir des opportunités avec un filet de sécurité - une chance de faire quelque chose de nouveau qui repousse la zone de confort avec l'assurance que vous les soutenez. Un élément clé est la confiance - comme l'a dit Silvana à Davos. "Vous faites confiance aux gens, vous pensez qu'ils veulent faire le travail et vous leur faites confiance pour faire le travail. Peu importe qu'ils soient assis à un bureau, à la maison ou ailleurs. Ce qui compte, c'est de faire le travail et de le mener à bien".
- Favoriser l'égalité des chances. Les femmes ne demandent pas de faveurs, mais simplement des règles du jeu équitables. L'expérience nous apprend que les femmes sont souvent les dernières à lever la main pour de nouvelles fonctions pour lesquelles elles ne se sentent pas qualifiées, alors que les hommes ayant les mêmes qualifications peuvent le faire. Nous devrions tous viser au moins le 50/50 pour les postes de croissance (en particulier dans des fonctions comme la finance et l'informatique, traditionnellement dominées par les hommes) - je félicite chaleureusement mes deux talentueuses responsables de l'informatique et de la finance en Amérique du Nord, Amanda Alwy, Senior Vice President - IT North America, et Casey Kulka, Senior Vice President - North America Finance.
- Déstigmatiser les conversations autour du bien-être mental. Sensibiliser, montrer une certaine vulnérabilité et mettre en place un soutien. Les problèmes de santé mentale ne seront pas résolus du jour au lendemain, mais nous pouvons tous partager les façons dont nous prenons soin de notre bien-être mental et de notre santé physique. Prendre le temps de s'occuper de soi n'est pas une faiblesse. Pour moi, cela signifie courir, prendre le temps de sortir, bien dormir et, surtout, passer du temps avec mes trois filles, mes propres leaders NextGen.
J'aimerais qu'il ne soit pas nécessaire de consacrer une journée à l'égalité entre les hommes et les femmes, mais c'est encore le cas aujourd'hui et, compte tenu de la dynamique, je suis reconnaissante qu'une telle journée permette d'ouvrir le dialogue.
À l'occasion de cette Journée internationale des femmes, je salue toutes les générations de femmes dirigeantes qui nous ont précédées et celles qui nous succéderont. Nous devons donner la priorité à la création d'un environnement qui favorise l'autonomie des femmes, l'équilibre entre vie professionnelle et vie privée et le bien-être mental, et leur faire confiance pour accomplir les tâches que nous leur avons confiées.
Continuons à favoriser l'égalité des chances et à nous soutenir mutuellement dans notre développement personnel et professionnel. Ensemble, nous pouvons "Turn and Pull" (tourner et tirer) et ouvrir la voie à la prochaine génération de dirigeantes dynamiques.
